Bien choisir ses mots pour gérer les conflits

choisir des mots pour gérer un conflit

Une récente étude montre que nous recevons l’information différemment selon qu’elle est exprimée par un nom ou par un verbe. Pour apaiser les tensions dans le cadre d’une communication de crise, préférez les noms aux verbes !

 

Que dit l’étude ?

Avec des mots, on peut changer le monde… ou du moins la vision que l’on en a. C’est ce que montre une étude israélienne* menée par des psycholinguistes.

Les chercheurs ont réalisé leur étude en prenant comme point de départ un sujet particulièrement clivant : le conflit israélo-palestinien. Pour tester leurs hypothèses, ils ont réuni un échantillon représentatif d’étudiants israéliens. La première moitié de l’échantillon lisait des phrases où le verbe donnait l’idée principale. Pour l’autre moitié de l’échantillon, elle était exprimée par un nom.

Exemple :

« Je suis pour diviser Jérusalem de manière permanente.»

vs « Je suis pour la division de Jérusalem de manière permanente.».

Ces propositions, en Hébreu, sont toutes deux également correctes d’un point de vue grammatical.

Pour chaque phrase, les participants devaient noter, sur une échelle de 1 (pas du tout) à 6 (tout à fait), le niveau de colère qu’ils ressentaient à l’égard de l’Etat et des concessions acceptées par le gouvernement. Les analyses des chercheurs ont révélé que lorsque l’idée principale d’une phrase était exprimée par un nom, la colère des participants était significativement moins forte que lorsqu’elle était exprimée par un verbe.

 

Comment l’expliquer ?

La différence de perception est due à la construction grammaticale de la phrase. Le nom étant plus abstrait, il est moins clivant. À l’inverse, comme le verbe a un sujet, il désigne d’office un « fautif ». En fait, le nom crée une distance psychologique plus grande, et donc une réaction plus nuancée. Revers de la médaille : le propos étant plus abstrait, il est moins précis évidemment, et moins clair.

 

Et les autres émotions ?

Les chercheurs ont cherché à savoir si la construction des phrases pouvait avoir un effet sur d’autres sentiments. D’après l’étude, la culpabilité, la peur et l’espoir ne semblent pas affectés par la formulation de la phrase.

*Publiée dans Psychological Science par Orly Idan et Michal Reifen Tagar.

 

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